Citation du maintenant


" Книга - друг челавека. " (Livre - ami de l'Homme)

- Proverbe Russe

17 déc. 2010

Ce n'est pas moi qui parle.

Фёдор Михaйлович Достоeвский
Fyodor Mikhaïlovitch Dostoïevski
       Ce n'est pas moi, non : c'est Dostoïevski.

       « Le sang et le pouvoir enivrent; l'abrutissement et la débauche se développent; l'esprit et les sentiments finissent par comprendre, et, finalement, aimer, les phénomènes les plus anormaux. L'Homme et le citoyen meurent pour toujours dans le tyran, et le retour à la dignité humaine, au remords, à la renaissance, lui deviennent quasiment impossible. »

       « La réalité est infiniment diverse, comparée à toutes les déductions, même les plus futées, de la pensée abstraite et elle ne souffre pas les distinctions trop fortes, trop violentes. La réalité tend à la fragmentation. »

       Ces deux citations sont tirées du roman Les carnets de la maison morte.

       « Le ciel était terriblement obscur, mais on pouvait nettement distinguer les nuages, avec, entre eux, des taches noires insondables. Tout à coup, dans l'une de ces taches noires,  j'ai remarqué une toute petite étoile, et je me suis mis à la regarder fixement. C'était parce que cette toute petite étoile m'avait donné une idée : j'ai décidé de me tuer cette nuit-là. »

       « À la fin, ces Hommes s'épuisèrent dans un travail absurde, et la souffrance parut sur leur visage, et ces Hommes proclamèrent que la souffrance est la beauté, car seule la souffrance est porteuse de pensée. »

       Ces deux ciations sont tirées du récit Le rêve d'un Homme ridicule.



       Il y a de ces auteurs qui « sonnent juste. » Dostoïevski en est un. Je peux également nommer Camus, Kundera, Auster, Tunström, Laferrière, Faulkner... La moindre étincelle d'humanité, ils la saisissent, se l'approprient, soufflent tranquillement, patiemment dessus, puis en font une flamme, un petit feu, un foyer en bonne et due forme - parfois, ils vont jusqu'à en faire un brasier, au point où ils en perdent le contrôle - et les mots se dotent d'une vie qui leur est propre, hors de tout intellect. L'auteur voit ses mots le dépasser, tout ravager, tout consumer.

       Et quand cela se produit, c'est merveilleux.

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